dimanche 29 mars 2015

Sidi Ifni



Une enclave stratégique

La région de Sidi Ifni est le berceau et le bastion des Aït Baâmrane, puissante confédération de tribus berbères célèbre dans tout le sud marocain pour sa lutte dans les années 1930 contre les envahisseurs tant français qu’espagnols puis durant la guerre d’Ifni, ‘la guerra olvidada’ espagnole, en 1957/1958.
Concédée à l’Espagne par un traité hispano-marocain de 1767 pour y créer des pêcheries de sardines, son développement date réellement de 1934 lorsque le général Franco décide de faire de cette enclave une base militaire stratégique. Il faut attendre juin 1969 pour qu’Ifni soit enfin marocaine, puis 2010 pour qu’elle se libère de la tutelle provinciale de Tiznit

Un urbanisme dispersé

De ses années espagnoles, elle garde la structure coloniale, d’un quadrillage de rues et d’avenues débouchant sur la grande place centrale de forme ovale, architecture urbaine dont les bâtiments ont gardé le style art déco très en vogue dans l’Espagne des années 1930.
L’ancienne cathédrale reconvertie en tribunal, son presbytère devenu bibliothèque, l’ancienne amirauté, le phare ainsi que de nombreuses maisons aux jardins arborés et fleuris bordant l’avenue Mohammed V sont toujours là pour rappeler cette époque. Haut lieu de l‘animation citadine, la place Hassan II, ex Plaza de España offre une vue splendide sur l’océan…+ Continuons la lecture...
Sans compter le port excentré du côté sud de l’aéroport, Sidi Ifni, possède deux quartiers. L’un, ancien, autour de la place Hassan II où sont concentrés la plupart des services et des infrastructures hôtelières ainsi que le marché municipal.
L’autre quartier est quant à lui séparé d’un bon kilomètre du centre ville par les avenues El Houria et Al Qouds. Ici se trouve notamment la poste, la grande mosquée et le jardin public Annasr, des cafés restaurants ainsi que des cybers toujours utiles.

Des plages et des vagues

L’activité principale de Sidi Ifni reste son port avec la pêche traditionnelle. Sardines, daurades, courbines y sont débarquées dans l’après midi suscitant une grande animation alentour, du port au marché, puis à la ville qui s’éveille en fin d’après midi.
La douceur de son climat hivernal, la proximité de grandes et belles plages de sable blanc, entrecoupées de hautes falaises ocres, d’arches naturelles et petites criques sympathiques, font de Sidi Ifni une destination prisée par un tourisme varié.
L’immense et bien nommée Plage Blanche au sud, attirent de plus en plus d’amateurs d’activités balnéaires. C’est face au petit îlot d’El Gziral sur la plage Lazgira, à 10km au nord sur la route de Mirleft, que surfeurs et véliplanchistes aiment à se retrouver. Cette plage habillée d’arches naturelles créées par les flux et reflux océaniques, est autant un lieu de rendez-vous nautiques, qu’un site privilégié des pêcheurs amateurs ou sportifs.

Les derniers bastions de l’Atlas

Son aspect montagnard se fait très vite sentir dès que l’on pénètre son arrière pays. l’Anti Atlas devant cet Atlantique aux vagues impétueuses, nous livre des petits monts à faible altitude. Un environnement semi aride préfigurant déjà les proches regs sahariens tout en gardant l’âme de ces petits villages berbère traditionnels perchés à flancs de collines ou cachés dans de minuscules vallées intimes.
Il en est ainsi des gorges de l’oued Noun, dont l’embouchure héberge généreusement flamants roses, tortues, hérons qui y viennent hiberner ou s’y reproduire. Un agréable bol d’air dans ce canyon parsemé de maisons, ses flancs presque abrupts, décorés de terrasses cultivées. Sur une des falaises surplombant l’oued, le vieux fort militaire français Bou Jerif semble toujours veiller sur la quiétude des environs.

Des produits locaux en vogue

Elles sont nombreuses ces petites vallées dissimulées, nourries d’arganiers dont l’huile gouteuse est un des fleurons des cultures locales. Les cactus, plus communément les figuiers de barbarie, font eux aussi agréablement partie du paysage.
Des pépins de leurs fruits, akneri en berbère, fort appréciés par la population locale, est tirée une huile très parfumée dont une des caractéristiques principales est d’être l’huile la plus chère au monde. Son élaboration est longue, méticuleuse et les quantités produites infimes. Mais son gout unique donne un résultat gustatif extraordinaire et en fait une huile très courtisée par les grandes toques tant marocaines qu’étrangères.

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